PIXINGUINHA, UN HOMME TENDRE

Presentation de Pixinguinha (en français, prononcer « Pi-chine-guigna »)

par Sylvie Pierre Ulmann

« Pixinguinha, Um Homem Carinhoso » (Pixinguinha, Un Homme Tendre), célèbre la vie et l’œuvre d’un compositeur brésilien encore bien mal connu en France, bien que certains vrais amoureux de la culture brésilienne sachent qu’il s’agit d’un génie, et du père de la Musique Populaire Brésilienne, que nous appelons en France la Bossa Nova, Alfredo da Rocha Vianna Filho (1897-1973). Mis en scène par Denise Saraceni, qui dirigeait avec ce film son premier long métrage, et Allan Fiterman. Scenario de Denise et Manuela Dias, le film évoque les performances anthologiques du musicien, au début de sa carrière, à 14 ans, et la saison de six mois qu’il présenta à Paris en 1922, avec son groupe « Les Batutas ». Il raconte comment l’ambiance de son milieu familial, ses amis et contemporains musiciens l’ont inspiré pour composer ses chefs-d’œuvre. Il est question de son mariage avec Albertina Nunes Pereira – sa Beti -, de ses problèmes d’alcoolisme, de sa difficulté pour avoir des enfants. Comment son parcours n’a pas toujours été celui de la gloire, comment il ne fut vraiment reconnu qu’à la veille même de sa mort, un samedi de carnaval en 1973, dans l’Eglise Nossa Senhora da Paz à Rio, alors qu’il devenait lui-même le symbole, l’incarnation du carnaval carioca, et fut ensuite célébré par la célèbre « Banda de Ipanema ».

Non seulement pour son brillant talent musical en tant qu’instrumentiste, flûtiste et saxophoniste, ou grand arranjeur et chef d’orchestre, il a toujours suscité l’admiration et l’empathie par son caractère personnalité légendairement affetueux, l’onde de bonne humeur et bienveillance que dégageait sa personne. C’est l’acteur Seu Jorge qui l’incarne, lui-même multi-instrumentiste, chanteur et compositeur. D’autres grands acteurs et actrices  brésiliens composent le générique, comme Tais Araujo bien connue dans la TV.

Le tournage de ce film fut une longue histoire difficile, commencée il y a dix ans, agravée par la situation difficile de la culture au Brésil lors des dernières années. Denise Saraceni dit que l’enjeu en valait la peine. »Il s’agissait de parler d’un artiste, d’un être d’une envergure humaine grandiose, d’un noir né peu après la libération des esclaves au Brésil (tardive, en 1888), alors que nous vivons dans un pays qui est toujours raciste aujourd’hui, ce qui nous a rendu si si difficile l’obtention d’un appui pour raconter son histoire.

Produit par Carlos Moletta, qui a aussi assumé sa curatelle musicale, la bande sonore du film contient plus de quarante musiques, et s’est organisée autour de nouveaux arrangements des compositions de Pixinguinha, dans un mixage entre des enregistrements originaux et des instrumentations additionnelles. On y reconnaîtra la fameuse mélodie légendaire, « Carinhoso » (« Tendre »), et quelques autres évoquant des thèmes populaires comme le football ( « Um à Zero »), ou l’obligation de résilience, au nom de la vie (« Vou vivendo »).

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